Exposition du 10 juin au 16 novembre 2021

J’ai dû à plusieurs reprises me rendre aux Soins intensifs pour réaliser des radiographies de thorax sur des patients Covid. C’était la première fois que je voyais des personnes intubées. Je n’étais pas préparée à voir la souffrance de certains de ces patients. Ça m’a marquée. Cette pandémie nous a ouvert les yeux sur l’importance des relations humaines et de l’entraide entre collègues. Il n’y avait plus de différences entre médecins, chirurgiens, soignants. Nous étions tous au même niveau, unis face à cet ennemi commun.
Laura Mettraux
Technicienne en radiologie médicale

Les premiers mois de crise m’ont rappelé le moment où j’étais Chef de clinique au CHUV, quand le sida est arrivé. Il fallait lutter pour trouver le temps de manger et dormir tant les sollicitations étaient nombreuses. Avec cette pandémie, nous nous sommes retrouvés complètement submergés tant par l’information médicale que par les «fake news». C’est parce que nous avons mis nos cerveaux ensemble que nous sommes parvenus à trouver les bonnes réponses. Aussi bien au sein de la cellule de crise qu’entre confrères infectiologues au CHUV ou installés en cabinet. Les cliniques privées lausannoises ont réagi comme un seul homme. Nous nous sommes consultés en permanence pour aligner chacune de nos décisions importantes.
Dr Jean-Philippe Chave
Médecin spécialiste en infectiologie
Président de la commission médicale de La Source et membre de la cellule de crise

J’ai été marquée par l’engagement des soignants. Tout le monde avait une même mission, nous avions tous un but commun. C’est vrai que nous avons beaucoup travaillé, nous avons été mis à rude épreuve. Cependant, je pense que face au contexte social actuel, nous restons des privilégiés car nous avons un emploi, nos salaires sont préservés. Je pense beaucoup aux jeunes. Cette pandémie a rendu leur avenir incertain. C’est très difficile pour eux. Cette crise a aussi montré que nous n’étions pas prêts à accepter notre finitude. La société d’aujourd’hui semble s’étonner que l’on puisse mourir. Nous vivons parfois dans le déni de certaines évidences. Nous, en tant que soignants, cela fait partie de notre culture professionnelle.
Mireille Villalon
Infirmière-cheffe

Trouver le matériel de base, les masques par exemple, a été un défi quotidien pendant les premières semaines de la pandémie. Comme le magasin est une porte d’entrée vers l’extérieur, le respect des gestes barrières était également très important pour protéger l’ensemble de la Clinique. J’ai senti une union entre tous les services. Tout le monde y a mis du sien pour avancer au mieux. J’ai découvert des collègues avec un savoir-faire incroyable que je n’imaginais pas. Cette crise nous a donné une vraie leçon d’humilité: l’être humain n’arrive pas à tout contrôler.
Rafael Ribeiro Esteves
Magasinier